Obtenir la martingale gagnante par tous les moyens, voilà le ressort criminel qui propulse le hÃĐros dÃĐsargentÃĐ... jusquâaux extrÃĐmitÃĐs.
ON JOUAIT CHEZ NAROUMOF, lieutenant aux gardes à cheval. Une longue nuit dâhiver sâÃĐtait ÃĐcoulÃĐe sans que personne sâen aperçÃŧt, et il ÃĐtait cinq heures du matin quand on servit le souper. Les gagnants se mirent à table avec grand appÃĐtit ; pour les autres, ils regardaient leurs assiettes vides. Peu à peu nÃĐanmoins, le vin de Champagne aidant, la conversation sâanima et devint gÃĐnÃĐrale.
ÂŦ Quâas-tu fait aujourdâhui, Sourine ? demanda le maÃŪtre de la maison à un de ses camarades.
â Comme toujours, jâai perdu.
Cette nouvelle est connue comme lâune des plus marquantes du grand Pouchkine. Tout son univers romanesque parait y Être contenu. La sociÃĐtÃĐ tsariste est illustrÃĐe à travers une galerie de portraits dâune certaine aristocratie dÃĐsoeuvrÃĐe sâenivrant dans le jeu dâargent. La fin tragique du hÃĐros prÃĐcÃĻde celle de lâÃĐcrivain, annonçant la rÃĐvolution bolchevique qui balaiera cette caste. (PrÃĐface de Gus Dusemeur)
Alexandre Pouchkine (1799-1837) est l'initiateur du roman russe moderne. PoÃĻte de gÃĐnie, il eut une vie romanesque et passionnÃĐe, qui prit fin tragiquement lors d'un duel alors qu'il avait trente-huit ans.