La fin du XVe siècle fut en Italie une époque d’amour violent, d’art plastique incomparable et de luxe effréné. Les maximes de Machiavel y étaient en honneur, et le Valentinois lui servait de modèle pour son « Prince ». Le sens moral manquait aux Borgia, mais non le sens politique ni une certaine grandeur qui retiendra longtemps encore l’attention des historiens. L’illustration de leur famille contraste avec les actions qu’on leur reproche au point qu’ils demeureront éternellement le prototype de la famille incestueuse et criminelle, et leurs débauches resteront à jamais le parangon des fêtes luxurieuses. Des documents originaux, des portraits inédits en très grand nombre augmentent l’intérêt de cet ouvrage ». (Présentation de l’édition originale de 1913).
Guillaume Apollinaire signa ce roman historique dû à la collaboration du « plus ancien de ses camarades », René Dalize, écrivain d’origine créole, né à Paris (1879-1917), cofondateur avec Apollinaire de la revue Les Soirées de Paris. Qualifiée à sa sortie d’Histoire romanesque, La Rome des Borgia n’en reste pas moins grâce à sa seconde partie « Appendice : Texte & Documents » un ouvrage historique qui conserve tout son intérêt et méritait cette réédition enfin complète.
Né à rome le 26 août 1880, Guillaume Kostrowitzki (Apollinaire) est mobilisé et blessé pendant la guerre. Il meurt à Paris en 1918, atteint par l'épidémie de la grippe espagnole. C'est l'un des plus grands poètes et écrivains français, précurseur du surréalisme.