L’auteur affirmait également que l’être humain n’était pas maître de son destin, pas plus de ses choix que de ses décisions. Ainsi maintenus sous contrôle du sort, ainsi dépossédés de tout libre-arbitre pour être seulement soumis aux humeurs de Dame nature, l’Homme n’a qu’à bien se tenir ! L’Homme avec un grand H oui, les hommes et les femmes confondus donc, « les faibles » et « les forts » aussi. Dans « Essai sur les femmes », le célibataire endurci défend les conceptions les plus rétrogrades de la femme pour justifier la domination masculine...
L’ovale d’un visage jaunie encadré d’un rouge passion, un faux air de la Joconde sublimé d’un rose poison... Frondeuse, la femme arque le sourcil. Gracieuse, elle sourit légèrement, gênée, respectueuse de l’homme qui la photographie. Respectueuse ? Devrait-elle seulement sourire, cette muse du désir ? Avant lecture, une pensée plutôt acide d’un auteur plutôt amer : Les femmes donc, à cause de la froideur et de l’humidité de leur sexe, ne peuvent atteindre à aucune profondeur d’esprit. Manipulatrices, toutes s’attacheraient donc aux hommes par nécessité d’avoir un maître. C’est ainsi que les jeunes femmes prennent un amant et les plus vieilles un confesseur. Á méditer...
Mais qui aurait le cœur suffisamment accroché pour lire Schopenhauer ? Les hommes désireux de se prémunir contre la sombre entreprise des mantes religieuses et autres veuves noires peuplant la planète peut-être ? Ce noir dessein étant d’écraser l’homme pour mieux régner, les femmes en quête d’identité et/ou les féministes nées pourraient également se pencher sur l’essai...
De tout temps perçues comme le sexe faible, il serait effectivement grand temps pour les femmes de ne plus chercher un moyen de conquérir l’homme, par leurs atouts physiques, par leurs manipulations et/ou économies, dans le cas où la nature ne les aurait pas gâtées, en plus de les condamner à ne rien contrôler.
Arthur Schopenhauer (1788-1860) élabore dans sa jeunesse un système philosophique dont il explore les conséquences dans le domaine de la morale et de la religion. Il passe l’essentiel de sa vie à son discours.