Dans ce petit traité, le Béotien Plutarque (46-125 aprÚs J.-C.) adopte un ton enflammé pour dénoncer la frayeur des superstitieux devant les dieux. Le mot grec pour « superstition », littéralement « crainte des daimÃŽnes », est un mal dont la GrÚce souffre depuis longtemps, mais il a été poussé à son paroxysme par la propagation des cultes étrangers. En observateur amusé, Plutarque traque les « divagations » du comportement humain et témoigne de scÚnes aberrantes : un malheureux, assis par terre devant sa maison, tremble de se croire lâobjet de la colÚre céleste ; un autre se roule tout nu dans la fange et confesse à haute voix des fautes imaginaires, etc. Sâopposant violemment à Epicure, il dénonce à lâoccasion avec virulence un mal encore plus grave à ses yeux : lâindifférence de lâathéisme, pour prÃŽner la piété raisonnable et éclairée du philosophe. Lâédition a été établie dâaprÚs le traité 14 de lâédition allemande de Teubner (1925), qui reprend elle-même le traité 21 des Åuvres de Plutarque compilées par le moine byzantin Maxime Planude (XIIIe siÚcle).